Parlons d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître autrement que par les récits hauts en couleur de leurs aînés : l’heure de gloire du turbo. De nos jours, il est un argument de vente comme un autre. Dans les années 1980 et 1990, le turbo a révolutionné l’Automobile française : chaque constructeur voulait son bolide turbocompressé en tête des ventes. Quelle est cette histoire du Turbo en France, comment est-il devenu un critère de choix pour les amoureux des sportives et, à présent, des youngtimers ?
La petite histoire du Turbo en France : une affaire de pionniers
Dès 1902, Louis Renault imagine le turbocompresseur pour remporter les compétitions qui participent à la renommée de sa marque. Projet à peine défini, il se fait prendre de vitesse par Alfred Büchi, un ingénieur suisse en 1905.
Les premiers succès du turbo sont timides :
sur terre avec le moteur Renault 12 F d’Auguste Rateau ;
dans les airs sur l’avion de reconnaissance Breguet XIV A2 utilisé pendant la Première Guerre mondiale.
Développé ensuite pour l’aviation durant la Seconde Guerre mondiale, le turbo permet alors de sécuriser les vols en haute altitude. En effet, son principe assure la puissance du mélange air/carburant alors même que l’air de fait plus rare au-delà de 3 000 m.
La grande ère automobile du turbo débute véritablement dans les années 1960 et 1970 aux USA. Toujours poussées par l’appétit de la course, les marques françaises invitent et devient le précurseur du turbo dans les moteurs de compétition : Renault réinvente sa formule 1 en 1977 avant de lancer la grande époque turbo des années 1980.
Parmi les voitures les plus connues pour leur moteur turbocompressé, on trouve dans l’ordre chronologique :
Renault : R5 Turbo, Alpine Turbo, R5 GT Turbo, R6 Turbo
Peugeot : 205 Turbo 16, 405 Turbo 16 qui dont les modèles de compétition porteront les couleurs de peugeot à la victoire en championnat du monde des rallyes, au Paris-Dakar et à Pikes Peak
Moteurs diesel ou essence, le turbo trouve son chemin dans les circuits mécaniques et le cœur des Français.
Le turbocompresseur : comment ça fonctionne ?
Le turbocompresseur comprime l’air avant de l’injecter dans les cylindres des moteurs à combustion interne. Le but ? Améliorer les performances en augmentant la densité du mélange air-carburant brûlé lors du cycle du moteur.
Le turbo est relié à la ligne d’échappement du moteur, les gaz chauds et à haute pression sont dirigés vers le turbocompresseur.
À l’intérieur du turbo, la turbine reliée à l’arbre principal des 2 turbines tourne à grande vitesse, entraînée par ces gaz d’échappement.
Cette turbine entraîne à son tour un compresseur situé dans la partie d’admission d’air. Le compresseur aspire l’air ambiant et le comprime avant de le diriger vers les cylindres du moteur.
Cet air comprimé est plus dense car il contient plus d’oxygène. Cela permet d’obtenir une meilleure combustion du carburant dans les cylindres, augmentant ainsi la puissance du moteur.
Refroidissement : le turbo peut devenir très chaud en raison de la chaleur des gaz d’échappement. Il est donc souvent refroidi par un circuit d’huile ou d’eau.
Controverses françaises : le turbo remis en question
Le débat est un art bien français. Quoi de plus naturel qu’il se soit invité sur la question de l’utilisation du turbo dans l’industrie automobile. Avantages et inconvénients, le turbo fait couler beaucoup d’encre et divise même les amateurs de youngtimers.
Les points forts du Turbo
Puissance accrue : le turbo améliore les performances du moteur.
Efficacité énergétique : un moteur turbo fournit plus de puissance, même avec une cylindrée plus petite, et réduit la consommation de carburant.
Réduction des émissions : n’en déplaise aux détracteurs du turbo, la combustion étant plus efficace, cela diminue les émissions polluantes.
Taille compacte : les moteurs turbocompressés sont plus compacts et font gagner de l’espace dans le compartiment moteur.
Les inconvénients du turbocompresseur
Turbo lag : c’est ainsi que l’on appelle le délai occasionnel entre l’accélération et la réponse du turbo, cela étant un élément majeur sur les premiers moteur turbo par exemple sur l’Alpine à A110 Gr5 premier véhicule du losange à courir en rallye équipé d’un turbocompresseur
Complexité et coûts : les moteurs équipés de turbos sont plus complexes d’entretien, donc plus coûteux à l’usage.
Fiabilité : les progrès ont permis de régler certaines difficultés, mais certains turbos peuvent encore devenir moins fiables à long terme.
Chaleur : les turbos générant beaucoup de chaleur, il est important de veiller au bon fonctionnement d’un refroidissement adéquat.
Si l’utilisation du turbo est devenue courante, la balance entre avantages et inconvénients perdure en dépit des progrès technologiques.
Les youngtimers perpétuent l’histoire du turbo en France
Imaginé par un constructeur français, mis au point par un ingénieur suisse, le turbo est une grande conquête des marques automobiles tricolores.
Chez Citroën, dont l’emblème depuis 1919 est l’innovation, des modèles emblématiques comme la Citroën DS ont utilisé des moteurs turbo.
Renault qui est constructeur précurseur en matière de moteur turbo, Ses modèles les plus populaires utilisent cette technologie sans partage notamment depuis l’Alpine A110 (A110 Gr5) puis les R5 Turbo, R5 Alpine Turbo, Super 5 GT Turbo, R9, R11 Turbo puis toutes les modèles ou presque jusqu’aux années 1990 auront droit à une version turbo compressée (essence ou diesel : Espace, R19, R21, R25 etc.).
Peugeot a sauté le pas dans les années 1980, brillant à travers des modèles emblématiques tels que la Peugeot 205 ou la Peugeot 505 notamment en rallye.
Ne vous fiez pas à son accent italien, Bugatti est bien née française avant de devenir propriété du Groupe Volkswagen AG. Les turbos figurent également à son palmarès d’hypercars légendaires.
Le turbo a perdu de sa vaillance avec les années, les tendances ayant pris le dessus sur l’appétit de la vitesse et des performances. Néanmoins, tous les constructeurs ou presque proposent des versions turbo de leurs modèles les plus populaires ou prestigieux (du petit 3 cylindres au V12).
Les puristes préfèrent l’authenticité des youngtimers turbo que sont les Super 5 GT Turbo et les Renault 5 ou encore tous les modèles des années 80 qui en sont équipés (De Tomaso Turbo, Fiat Uno Turbo ie etc . Elles sont les fers de lance d’une petite révolution et emblèmes d’un plaisir de conduite malmené par les années et les restrictions. Trouver une youngtimer turbo est assez aisé, mais restaurer ou entretenir cet équipement moteur peut être un vrai défi. Auxal propose ainsi des conseils pour établir le bon diagnostic (manque d’huile, composants endommagés, système de refroidissement abîmé, encrassement du système d’admission d’air, carburant de mauvaise qualité, conduite brutale, etc.), mais également des pièces détachées certifiées et des kits de réparation de turbo.
L’histoire du turbo en France s’ancre dans une constante innovation qui fait la richesse de l’Automobile tricolore. Le succès du turbocompresseur perdure et doit beaucoup aux pionnières que sont les youngtimers. La performance de vraies sportives à portée de volant de monsieur Tout-le-Monde : la promesse du turbo ne cesse de séduire et reste un argument de choix pour les marques. Si votre préférence penche vers les icônes, regardez du côté des youngtimers des années 1980-1990, vous ne serez pas déçu !
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